Les pigeons, bien qu'emblématiques de certaines villes, posent de sérieux problèmes. Leurs déjections causent des dégâts matériels importants (dégradation des bâtiments, coût de nettoyage estimé à plusieurs milliers d'euros par an pour certaines municipalités), propagent des maladies (la salmonellose est par exemple une maladie zoonotique liée aux fientes de pigeons) et génèrent une saleté considérable. Trouver des solutions efficaces et respectueuses du bien-être animal est un défi majeur.
Ce guide explore les différentes options pour limiter la présence des pigeons, en détailant les méthodes de capture, de dissuasion, et en proposant des alternatives préventives.
Pièges physiques: capture non-létale
Ces pièges visent à capturer les pigeons sans leur causer de mal, nécessitant une relocalisation ultérieure. Plusieurs types de pièges physiques existent, chacun avec ses spécificités.
Cages de capture
Les cages à pigeons, souvent en métal ou en plastique, sont des pièges sélectifs. Elles fonctionnent généralement avec un appât (graines de tournesol, par exemple) et une porte à sens unique. Leur efficacité est limitée par leur taille; une cage de 1m³ peut contenir 4 à 5 pigeons adultes. L'entretien régulier (nettoyage, recharge d'appâts) et la relocalisation des oiseaux sont cruciaux. Le modèle "EasyCatch" de la société "Bird Control Solutions" est un exemple de cage efficace et facile à utiliser.
Filets de capture
Les filets permettent de capturer un plus grand nombre de pigeons simultanément. Ils sont efficaces, mais requièrent une surveillance constante pour éviter de blesser les oiseaux. La vérification régulière est essentielle pour garantir le bien-être animal. L'utilisation de filets à mailles fines (moins de 2 cm) minimise les risques de blessures. Un filet de 10m² correctement installé peut capturer de 10 à 20 pigeons, suivant leur densité.
Pièges à appâts
Ces pièges plus simples utilisent des appâts pour attirer les pigeons dans un mécanisme de capture. Le choix de l'appât est primordial: des graines de tournesol non salées sont souvent plus efficaces que le pain. Cependant, ces pièges attirent parfois d'autres animaux. L'efficacité est limitée par la capacité d'apprentissage des pigeons, et leur usage nécessite une vigilance accrue. Une étude non citée ici mentionne l'efficacité accrue de l'utilisation de nourriture pour volaille par rapport au pain ordinaire.
Méthodes dissuasives: prévention des infestations
Ces méthodes visent à empêcher les pigeons de s'installer ou de se reproduire. Elles peuvent être utilisées en complément des pièges de capture.
Répulsifs visuels
Les répulsifs visuels exploitent la peur naturelle des pigeons face à certains stimuli. Les bandes réfléchissantes, les effigies de rapaces (faucons, chouettes), ou même des ballons gonflables peuvent les dissuader. L’efficacité varie selon l'environnement et l'habitude des pigeons. Une installation stratégique sur les points d'accès est cruciale. L'installation de 50 bandes réfléchissantes sur un balcon d'appartement a diminué la présence de pigeons de 70%, selon le témoignage d'un propriétaire.
Répulsifs sonores
Les dispositifs sonores utilisent des ultrasons ou des enregistrements de cris de prédateurs pour éloigner les pigeons. L'efficacité de ces systèmes est controversée; certains pigeons s'habituent aux sons. Il faut aussi considérer l’impact sonore sur l’environnement et les voisins. Un système à ultrasons pour une surface de 20m² consomme environ 5 Wh par heure.
Répulsifs chimiques
Les répulsifs chimiques, souvent à base d'odeurs fortes, sont utilisés pour dissuader les pigeons. L'impact environnemental est à considérer, il faut privilégier les produits biodégradables. L'efficacité est variable et nécessite une application régulière. L’utilisation de répulsifs chimiques sur 100m² coûte environ 20€ par application, selon les produits et la quantité nécessaire.
Combinaison des méthodes: optimisation de la lutte
Pour une gestion optimale, la combinaison de plusieurs méthodes est souvent la plus efficace. Par exemple, l'association de répulsifs visuels (bandes réfléchissantes) et de cages de capture permet de réduire la population de pigeons tout en minimisant le stress pour les oiseaux. Une approche combinant filets et répulsifs sonores peut réduire la population jusqu’à 95%, selon certains témoignages.
Choisir la solution adaptée: critères de sélection
Le choix de la méthode dépend de plusieurs facteurs.
Critères de choix
- Nombre de pigeons: Une petite colonie nécessite une approche différente d'une infestation majeure.
- Lieu d’implantation: L'environnement (toit, balcon, jardin) influence le type de piège utilisable.
- Réglementation: Les réglementations locales concernant la capture et la relocalisation des pigeons varient.
- Budget: Les coûts varient considérablement selon le type de piège choisi.
Installation et entretien des pièges
Le placement stratégique du piège est capital. Il faut identifier les zones de rassemblement des pigeons. Un entretien régulier (nettoyage, recharge des appâts) est indispensable pour maintenir l'efficacité du système. La sécurité et la discrétion sont aussi importantes, particulièrement pour les dispositifs installés dans les espaces publics. Des dispositifs comme les pièges "Avert Pigeons" de la marque "BirdFree" sont connus pour leur facilité d'utilisation et d'entretien.
Relocalisation des pigeons
La relocalisation des pigeons capturés doit être réalisée de manière responsable, dans le respect du bien-être animal. Il est important de les transporter dans un environnement approprié, loin des zones habitées, et de s'assurer de leur survie.
Prévention: minimiser l'attractivité des lieux
La prévention est la meilleure approche à long terme.
Aménagement des espaces
- Supprimer les sources de nourriture: Éviter de laisser de la nourriture à l’extérieur.
- Limiter l’accès à l’eau: Réparer les fuites, supprimer les flaques d'eau stagnante.
- Supprimer les abris: Boucher les fissures et les ouvertures dans les bâtiments.
- Nettoyage régulier: Enlever les déjections régulièrement pour réduire l'attractivité des lieux.
Un nettoyage régulier, deux fois par semaine, des zones à risque, réduit significativement le risque d'infestation, selon de nombreux témoignages de gestionnaires d'immeubles.
Collaboration avec les autorités
Les services municipaux peuvent proposer des solutions pour la gestion des populations de pigeons dans les espaces publics. Il est conseillé de contacter les services compétents pour signaler le problème et obtenir des conseils adaptés.